Jean POINT 23 août 1934-3 mars 1979

Madeleine RACAUD* 3 mars 1934-22 décembre 2021

Mar:15 avril 1958.

Jean-Marie 4 mars 1959- 2 janvier 2009.

Marie-Françoise PAILLAT* 5 octobre 1961

Mar:13 novembre 1981.

      Angéline 14 août 1986.

      Alexandre REGNIER* 25 juin 1983.

           Léonie 21 décembre 2012.

           Manon 6 décembre 2015

      Florentine 6 octobre 1997.

Christine 3 mars 1960.

Bernard 4 juin 1961

Nadine POINT* 28 décembre 1961

Mar:30 octobre 1982.

     Julien 22 mai 1984.

      Anne-Julie HERBERT* 24 novembre 1986.

Mar:30 juillet 2011.

           Lola 18 mai 2013.

           Emma 10 mai 2016.

     Justine 20 décembre 1987.

     Benoît GASCHET* 2 mai 1986.

          Mathis 16 août 2017.

          Inès 28 mai 2020.

     Martin 25 avril 1991.

     Céline THABAULT* 14 juillet 1992 .

          Alma 2 mars 2019.

          Ashley 20 octobre 2023

Françoise 7 novembre 1963.

Philippe PAQUEREAU* 23 novembre 1961.

Mar:5 août 1983.

     Stéphanie 18 septembre 1985.

     Justin ANNEREAU* 28 décembre 1981.

          Aimé 7 mai 2012.

          Héloïse 29 septembre 2015.

          Soline 24 juin 2019

     Jessica 6 février 1989.

     Damien LIAIGRE* 10 décembre 1984.

          Chloé 4 septembre 2016.

           Maxence 29 septembre 2019.

     Jérôme 8 avril 1992.                                                                       Mar: 3 octobre 2020

     Marion SELLIER* 20septembre 1994.

             Naêl 25 février 2023

Dominique 15 janvier 1965.

Liliane ALBERT* 29 juillet 1962.

Mar:5 juillet 1986.

     Clémentine 17 octobre 1989

     Joséphine 29 janvier 1994.

Laurent 13 août 1967.

Didier 4 mai 1971



Hommage à Madeleine   

Henri, Jean, René et Michel n’ont pas eu droit à un hommage à l’occasion de leur décès. Le « Point a la ligne » n’était pas né ou n’avait pas encore atteint son rythme de croisière. Raymond, les deux Joseph en ont bénéficié eux. Il n’était pas concevable qu’il n’en soit pas de même pour Madeleine.

   C’est l’occasion pour moi « Dédé » d’évoquer les souvenirs que j’ai de Jean car parler de Madeleine, c’est aussi parler de Jean, l’un ne va pas sans l’autre. Souvenirs que j’ai partagés avec Mimie.

   A la Chausserie, Jean ( hormis Henri parti au séminaire de Chavagnes) était le seul à ne pas avoir été « gagé » et il était évident qu’il prendrait la succession à la ferme, c’était programmé, ainsi… Pour moi il était la référence au cours de mon apprentissage. J’ai obtenu le CAP agricole de l’époque grâce à lui. Jean était mon maître de stage et le vicaire de l’époque l’abbé Daviaud donnait les cours théoriques.

   C’est donc Jean qui m’a appris l’art du bêchage, du labourage, de l’ébranchage, du fagotage, de « l’harnachage » des bœufs et de la jument, du labourage avec la tenue du brabant… Séquences d’apprentissage souvent entrecoupées de parties de palets confectionnées avec des rondelles de rondins quand papa ne furetait pas dans le secteur… Un bon professionnel donc, même si un loupé, une maladresse de sa part nous a marqués Mimie et moi.. Ca devait être en 1954. Il était parti tailler une haie dans le pré qui jouxtait un champ appartenant au propriétaire, Mr Yves de Surirey de St Rémi. En voulant couper une branche la serpe a ripé et l’a atteint à l’exacte jointure entre le poignet et la main. Il s’en est sorti avec une main toute sanguinolente et une coupure de deux ou trois tendons. Heureusement un ouvrier travaillait dans ce champ voisin et c’est lui qui l’a ramené jusqu’à la Chausserie.

   Mimie se souvient avoir croisé la carriole tirée par Périnette conduisant Jean, papa maman chez le Dr Hériot (l’ami de Siménon) qui était absent. La maison de Pelain et Menaine a servi de salle d’attente. Jean a hérité d’une belle cicatrice qu’il a protégée longtemps d’un large bracelet de cuir.

   Jean était le costaud de la famille, le seul qui pouvait se mesurer à la lutte avec Monsireigne le domestique ; il pouvait seul, sans aide, se hisser sur les épaules les sacs de 70/80 kg pris au cul de la « vanneuse » et les porter de l’aire de battage jusqu’au grenier. Il était aussi très bon au jeu du tir à la corde lors des fêtes de la joie, (mieux valait être du coté de son équipe) ces manifestations à la fois culturelles et sportives dans la mouvance de la JAC (jeunesse agricole chrétienne.) C’est dans ce cadre, plus qu’aux bals du coin plus ou moins interdits à la Chausserie que se nouaient aussi les relations intimes… Demandez aussi à Marie Thérèse avec Joseph…

   Fort à la maison il le fut aussi avec les copains. Guy Petit et Mimile Brosset faisaient partie de ses intimes. Ils se souviennent en particulier des virées à vélo, mi ballades, mi compétitions, chutes comprises, avec Michel Sachot, Gégène Boissinot et Jean Clochard A chaque virée les deux Jean se retrouvaient en tête, Mimile, Guy et les autre pénards à l’arrière. Guy justement cite une anecdote : Les deux Jean gravissaient une butte vers Pouzauges, ils dépassaient une cycliste ; la malheureuse qui montait la cote à pied eut le malheur de les invectiver. « Baissez la tête vous aurez l’air de coureurs ! »Jean du tac au tac « Lève ton cul t’auras l’air d’une bourrique. » Tout ça se terminait en longues palabres au pied de la barrique. Jean avait donc l’art de se faire remarquer et selon tante Mimie les élues potentielles étaient nombreuses. Eh bien avec son air de ne pas y toucher, tout en douceur et en séduction, c’est Madeleine qui a gagné le jackpot !!!

   Cette série de souvenirs est antérieure au départ de Jean à l’armée. Déjà les rencontres entre Jean et Madeleine étaient fréquentes mais clandestines. Ils pensaient garder leur secret. C’était sans compter sur « le téléphone arabe » à la sortie des grand-messes. Un lundi matin nous sommes partis couper une charretée de choux ; Jean conduisait les bœufs devant et René et moi chantions « la Madelon » derrière. Le secret était percé et nous étions heureux à la perspective d’accueillir une nouvelle sœur dans ce monde masculin.

   Jean a été incorporé à l’armée le 24 08 1955 le lendemain de ses 20 ans.. Il a été embarqué vers le Maroc via Marseille le 12 /01/1956, perspective guère réjouissante puisque le cousin germain Mimile Bonnin y avait été tué. Cependant je n’ai pas souvenir qu’il y ait vécu des conditions difficiles. Il a été transféré à Saïda en Algérie le 01/08/1956. Il a été libéré des obligations militaires le 14/02/1957 mais réincorporé aussitôt dans le cadre de la crise du canal de Suez; Nasser ayant nationalisé le canal à la barbe des occidentaux dont la France. Salle période toute de turbulences, durant laquelle Madeleine, papa et maman ont dû passer des nuits blanches. IL eut sa permission libérable le 14/11/1957. Donc 27 mois d’incorporation si je ne me trompe…

   Il a repris sa place à la ferme avec plus de responsabilité en attendant que les parents lui passent le témoin sans doute en avril/mai 1968.

   Puis est arrivé le mariage le 15 avril 1958. Quel bouleversement pour Madeleine passant de son atelier couture (Joguet) à la Flocelière où elle était 1ère ouvrière  « en chemises de luxe » aux travaux de la ferme  où son rôle principal était dévolu au pansage et curage des lapins et à tout ce qui concernait la couture. Ca ne l’empêchait de participer aussi à la traite des vaches… Passage aussi de son statut de célibataire à un rôle de seconde ou troisième fermière au milieu d’une fratrie multiple et bruyante. Formation d’un trio d’ailleurs apprécié de Mimie car il équilibrait un peu la proportion « hommes femmes » à la maison.. Mimie a vécu cette période de façon particulière puisqu’elle a fait ainsi avec Madeleine l’apprentissage durant 3 ans de la vie en cohabitation avec les beaux parents qu’elle vivra elle-même plus tard aux Thibaudieres ; « On ne se mariait pas seulement avec un mari mais aussi avec toute une famille ; c’était comme ça… » Avec cependant des conditions d’habitat et donc d’exiguïté loin d’être les mêmes. Cette même Mimie qui ajoute que Mamie Marcelle a également apprécié le moment venu de se retrouver dans un espace à elle seule… On comprend que Madeleine n’ait pas eu que des souvenirs heureux de cette période. Quand je revenais en perm elle évoquait discrètement les moments relationnels difficiles avec papa en particulier…

   Durant mon service militaire c’est Jean qui me reconduisait à la gare de Cholet en 4 chevaux ; en remerciement je le faisais bénéficier des paquets de gros gris et des gauloises achetées à bas prix. C’est comme cela que la grande muette « conduisait  ses  actions de prévention/santé » auprès de la jeunesse de France . Mimie a conclu en disant sa certitude que Madeleine a trouvé son plein épanouissement en habitant sa maison avec ses enfants. Repensant à sa dernière visite à Madeleine avec Annie, elle souligne le plaisir qu’elle a eu d’avoir participé au mariage de Jérôme et Marion tout en faisant un tour sur son balcon ensoleillé qu’elle appréciait tant.

   Je (Robert) prends la suite pour continuer l'hommage à Madeleine que je considère comme ma seconde maman ayant passé 18 ans à ses côtés même si ce fut souvent en alternance voire intermittence avec mes années de pension (La Flocellière, Chavagnes, Les Herbiers, Angers & l'armée) et mes 2 années à Nantes (FJT) avant de partir définitivement à Cherbourg en 1976.

   Oui le 15 avril 1958 a été un grand tournant dans la vie de la Chausserie. C'est la date du mariage de Jean et Madeleine qui allait débarquer dans un monde très masculin. J'avais 5 ans1/2 et Claude 2 ans de moins. Deux souvenirs ont marqué cette journée. Le premier a été la photo collective de nous 11 avec les parents, photo que vous pouvez admirer en page d'accueil du « Point à la Ligne ». Un doute subsiste : a-t-elle été prise avant la messe ou après le repas à la « Boule d'Or » ! La deuxième hypothèse semble la plus probable selon Mimie : Michel n'arrêtait pas de pleurer avant la photo parce qu’il avait mal au ventre pour avoir trop mangé le midi. Pour cette photo, les parents avaient demandé à Madeleine de poser avec toute la tribu des « Point » ; ce que Madeleine a poliment refusé. (Dans les archives, nous ne retrouvons cette photo de groupe qu'en mai 75 pour le mariage de Michel et Paule). Justement mon second souvenir est lié au repas. C'était le 1er mariage dans la fratrie. Comme pour les autres qui suivirent, avec Claude nous avons découvert un menu nouveau pour nous: le cornet de jambon avec de la macédoine/mayonnaise alors que les aînés s’empiffraient de fruits de mer. Je pense qu'après le repas nous sommes repartis à la Chausserie sous la garde d'André en soutane. Par contre à priori, il n' y a aucun souvenir des fiançailles dans la famille. Pourtant ça devait être un passage obligatoire.

   Avant le mariage, je m'étais penché sur les origines de Madeleine née en 1934 dans le village de la Guimbaudière à Pouzauges. J'avais cru au départ qu'elle était d’origine africaine puisque son papa était « ivoirien ». D'ailleurs pendant son enfance son papa l'avait à l’œil ainsi que ses 3 sœurs que la canne blanche remettait dans le droit chemin de temps en temps.

   Avant le mariage, Madeleine était devenue une fée de la couture reconnue dans tout le canton. Elle allait en vélo (en lâchant le guidon) travailler chez Joguet à la Flocellière. Combien de maisons l'ont vue débarquer pour des travaux de confection d'habits en tout genre. Je disais plus haut que c'était une couturière aux doigts de fée ; la preuve en est faite avec la confection de sa propre robe de mariée.

   C'est du coté du cinéma de Pouzauges que la rencontre avec Jean s'est faite. Sa carrure de rugbyman aurait pu attirer l’œil de Madeleine. Pas du tout, elle n'avait d'yeux que pour sa mobylette grise avec la quelle il tournait autour.

  Le 15 avril 1958, en arrivant à la Chausserie, Madeleine découvrait une nuée de beaux-frères pas toujours bien élevés. D'ailleurs un de ses premiers souvenirs fut la préparation du repas ; mon Dieu quelles quantités pour une telle troupe !!. Autre découverte en épousant Jean, Madeleine devenait la belle-sœur de sa sœur et Jean devient le beau-frère de son tonton(même André y perdait son latin qu'il avait appris). En quittant la Guimbaudière, Madeleine perdait une Mimie, un Lili, une Nanette et un Gugut pour retrouver un Lili, un Zézé, un Dédé et une Mimie. C'était la mode des diminutifs que certaines belles-sœurs avaient en horreur.

   1959, c'est l'arrivée du 1er enfant, Jean-Marie. Notre éducation sexuelle n'avait pas encore été faite, Nous n'avions même pas le droit d'assister à un vêlage. Naïvement, j'avais cru que Jean-Marie était arrivé avec l'épicier (Jean Préault) qui livrait à domicile (mieux que le Drive). Claude qui n'avait que 5 ans n'a pas du tout apprécié l'arrivée de ce premier neveu. Le voilà parti en courant autour du pailler pleurant et criant « j'veux pas être tonton ». Le pauvre, il a bien fallu qu'il s'y habitue. 1960, 1961 Christine et Bernard arrivent toujours livrés par l'épicier ambulant. 1963, c'est la révolution plutôt l'évolution avec l'arrivée de Francoise. Finie la livraison de l'épicier ambulant, il faut aller à Cholet dans les grandes surfaces. C'est l'année où je rentre en pension et que je commence ma vie d'intermittent de la Chausserie. Je suis désolé pour Dominique (1965), Laurent(1967) et Didier(1971), mais là il y a un trou dans la copie.

  Avec Claude, nous avons vécu la cohabitation forcée de Papa/Maman et Jean/Madeleine. Mais c'était une tradition bien ancrée dans le bocage vendéen surtout chez les fermiers non propriétaires de leur ferme (habitations et champs). Cela remonte à plus de 60 ans pour les débuts et les souvenirs se sont évanouis au fil du temps. Quelques uns reviennent à la surface même s'ils ont étés enjolivés au fil des années. Le premier souvenir de Jean-Marie est plutôt audio parce que la nuit, il n'a pas arrêté de pleurer jusqu'à l'arrivée de Christine que je remercie d'être arrivée un an après. Un autre souvenir lié à Jean-Marie a été la conduite de son « youpala » dans la pièce/dortoir. Le carrelage irrégulier a provoqué quelques dérapages incontrôlés et il y a eu de nombreuses chutes. En effet dans cette grande pièce, Madeleine (aux doigts de fée pour la couture) avait installé sa machine à coudre « Singer » sous le placard où était stocké la « Formocarbine » (médicament en granulés anisés qui faisait notre régal en cachette, sauf que ça donnait une langue toute noire). Quand Madeleine se lançait dans des travaux de coutures, de nombreux fils chutaient sur le sol. Le gars Jean-Marie arrivant à fond avec son « youpala », récoltait les fils autour des roulettes et c'était le tonneau assuré. Quand Jean-Marie et Christine ont eu pris de l'âge (4/5 ans), ils sont devenus nos compagnons de jeux avec des limites quand même ! Faut pas pousser, ils n'étaient pas de la même famille même si en rigolant nous faisions croire aux visiteurs de la Chausserie que nous étions les 2 aînés de Jean/Madeleine. Donc quelques fois nous voulions qu'ils nous lâchent les baskets (plutôt les godillots à l'époque). Nos deux chérubins (mais oui des anges) ne comprenaient pas toujours que nous étions des grands qui n'avaient pas toujours envie de jouer avec ces deux »mioches ». Donc nous partions en cachette, nous les perdions dans le bois de derrière, etc. Je l'ai déjà écrit dans « Le Point à la Ligne », un épisode tragi-comique a eu lieu avec avec Jean-Marie. Un jour que nous l'avions perdu dans le bois de derrière. Il a cru nous rattraper croyant que nous remontions discrètement dans le chemin qui conduisait à la ferme. Pour se venger, il a ramassé une ou deux poignées de « chape ». A l'aveugle (comme son grand-père maternel), il nous les a balancées. Pas de pot, ce n’étaient pas nous qui grimpions mais les gendarmes à vélo. Jean-Marie voyant sa bourde a pris les jambes à son cou sans demander son reste, La légende dit qu'il n'est revenu que huit jours plus tard. Un autre jour où ils devaient sérieusement nous coller, nous sommes grimpés en haut du tas de « triques » en bois. Les voilà-t-ils pas qu'ils nous traitent de petits cons(oh, si Madeleine avaient entendu ce gros mot). Nous n'avons jamais descendu aussi vite de notre refuge. Nous les avons attrapés et enfermés dans un clapier qui était juste à côté. Combien de temps les avions-nous abandonnés à leur triste sort ? Ce qui est sùr, c'est qu'avant de manger, maman nous a interceptés : « Allez au lit avec un morceau de pain sec et n'oubliez pas la prière du soir », Ouais ! Ces deux morveux avaient mouchardé.... Avec du recul, je pense que notre comportement a du attiser malgré nous les tensions entre Madeleine et ses beaux-parents. Mais jamais Madeleine ne m'en a fait le reproche dans les années suivantes. Les années passant, les 4 premiers neveux et nièces grandissaient en âge mais pas forcément en sagesse. La palme revient à Bernard qui se croyant plus fort que les autres m'a souvent provoqué en combat de boxe. Je crois qu'il a encore des bleus sur les avant-bras. Aucune expertise sérieuse n'a pu révéler que ces combats de boxe avaient été à l'origine des ses ennuis d'épaules.

   Dans les années qui ont suivi, je me souviens des parties interminables de foot avec comme but les barrières de la cour et celle du jardin, rapidement, nous avons su que la relève était assurée pour le club de St Mesmin. D'ailleurs, j'ai en mémoire que j'avais fait quelques matches avec Jean-Marie qui devait être cadet surclassé.

   Ces années-là où j'étais devenu un intermittent de la Chausserie, je me suis rapproché de Madeleine. Combien d'heures à ramasser les haricots verts dans le champs où les rangs me semblaient interminables (Claude peut confirmer) ! Y a eu aussi le nettoyage des poutres enduites de fumées. C'est à cette époque que Madeleine m'a transmis l'art de la tarte aux pommes ; et je les fais toujours de la même manière en pensant à elle. Autre apprentissage, le repassage C'est vrai que j'étais attiré plus par les travaux ménagers que les travaux agricoles. Pour décharger Madeleine, je repassais tout le linge plat que je pliais et je repassais les autres morceaux qu'elle pliait elle -même plus experte que moi. Voilà une tradition que je perpétue (Anne vous confirmera). Et quand j'ai commencé à gagner ma vie aux Thibaudières et à Nantes, tous les mois j'indemnisais Jean et Madeleine qui m'accueillaient tous les week-end.

   Cherbourg 1978: Madeleine et Jean y sont venus passer quelques jours avec Laurent et Didier. C'était la grande sortie pour les parents et les enfants (ça changeait de Lourdes!!). Grande découverte pour les deux mômes : la sauce salade avec des graines dedans, ils venaient de découvrir la moutarde en grains.

    J'en arrive au 3 mars 1979 . Nous étions partis de Cherbourg au ski à Puy St Vincent dans les Alpes, Nous n'avions pas encore vidé les valises que l'on sonnait à la porte de la location. C'étaient les gendarmes qui venaient me demander de rappeler la Chausserie en urgence. Le temps de descendre dans le bar au-dessous de la location pour téléphoner, j'imaginais que quelque chose était arrivé à papa ou maman. Eh non, c'était Jean qui partait sans prévenir. Le coup fut dur (eh, oui 18 ans de cohabitation, ça laisse des traces) et nous sommes repartis le lendemain sans défaire les valises. Cette année là, j'ai le souvenir d'avoir amené Madeleine, Laurent et Didier au Puy du Fou. C'était le deuxième année : il a plu « à vache qui pisse » pendant tout le spectacle. Autre souvenir de 1979 : en juillet/août nous sommes partis avec Laurent et Didier dans le Lot. Ils ont pris à cœur leur rôle de nounou en donnant le biberon à Mathilde née en juin.

   Donc quand Madeleine est partie le 22 décembre dernier sans prévenir et que Christine nous a téléphoné à 8h00 du matin, j'ai fait le plein d'émotions. J'avais l'habitude de lui téléphoner pour la nouvelle année et pour la fête des mères. Cette année, j'ai appelé Marie-Françoise, Christine, Bernard, Françoise, Dominique, Laurent et Didier le 1er janvier. Sans vouloir fâcher les autres nièces et neveux, il y a un peu plus d'affectif pour ces 7 là. C'est pour cela que je continuerai de les appeler tous les ans.