Marie-Madeleine POINT 18 juillet 1940

Joseph HERAULT* 4 août 1936/24 mars 2021                Mar : 4 juillet 1961.

           Annie                            15 juillet 1962.

           Henri MOLLE*             29 janvier 1955.

                                Hélène                             11 septembre 1977.

                                David BRILLOUET *         7 mars 1973.

                                                         Samantha          19 juillet 2005.

                                                         Mélissa                 9 août 2009.

                                 Sophie                              15 septembre 1978.

                                                          Maxime               15 décembre 1999.

                                                           Hugo                   15 août 2004.

            Christian                  7 septembre 1966.

             Jean-Noël                13 décembre 1970.

                                  Jérémy                               27 juillet 1993.

                                  Thomas                             23 juin 1998.

                                  Emma                                24 novembre 2001

Hommage à Joseph

     La dernière fois que j'ai écrit quelque chose sur Joseph et Mimi pour leur 50 ans de mariage, ils partaient en amoureux en camping-car à la pointe du Grouin ( normal pour un ancien éleveur de cochons).

   La rédaction reprend du service pour rendre hommage à Joseph qui nous a quitté brusquement sans prévenir. Mimi n'a pas voulu d'éloges à l'église. Elle avait préparé un texte que l'officiant à omis de lire, le voici résumant en quelques mots l'histoire de Joseph:"Joseph est né aux Thibaudières de ST Pierre du Chemein, y vécu toute sa vie de famille, d'amitiés et de loisirs partagés. A la retraite, toujours aux Thibaudières de St Marsault, Joseph se consacra à sa famille. Ce fut l'occasion d'élargir son cercle d'amis".

     Avec l'aide de correspondants locaux (André, Claude, Bernard, Christine, Marie-Françoise et Françoise) aidés de Michel et Marie-Jo(frère et soeur de Joseph) nous avons pu retracer quelques passages de sa vie même si quelques fois l'imagination a pu déborder un petit peu.

La naissance de Joseph le 4 août 1936.

     Grâce au passé religieux de quelques uns de mes ainés, j’ai retrouvé dans le nouveau testament l’explication de sa naissance. Toute le monde le sait (allez faites un effort), si Jésus est né dans une étable à Bethléem, c’est que Joseph son père était né (je vous le donne en mille) dans une porcherie. C’est pour cela qu’Auguste et Marcelle ont appelé leur ainé Joseph. Pour qu’il n’y ait pas confusion chez les « Point », notre Joseph à nous avait été rebaptisé Zézé, quelques années avant. Papa et Maman avait appris à lire l’avenir dans le marc de café mélangé à la chicorée.

Joseph et l'école:

     Déjà quitter les Thibaudières c’était un déchirement pour le petit Joseph. Très rapidement, une allergie s’est développée chez ce garçon. Est-ce Mr Grandin son instituteur grondeur qui lui faisait peur ? En tout état de cause, il apparaît dans les archives que l’élève Hérault a passé presqu’autant de temps dans les WC derrière l’église que sur les bancs de l’école. Il a commencé à respirer quand à 13 ans il a eu l’autorisation de n’aller à l’école que 2 jours par semaine. C’était le début de l’alternance. Mimi n'a jamais retrouvé ses cours par correspondance ? Et son entrée manquée à la Maison Familiale de Fontenay. Mémé Marcelle avait du lui remonter les bretelles. Elle a du lui tirer plus d’une fois les oreilles. C’est pourquoi je ne comprends pas qu'il ne les ait pas eu aussi développées que les « Points ». Chez nous c’était génétique car nous étions des enfants sages. Joseph a du connaître plus d’une fois : pain sec + prière et au lit sans manger, ce qui peut expliquer son élégance de toujours.

Joseph et l'armée :

     Joseph du haut de ses 18 ans a été affecté à Nantes dans un régiment de transmission où il a appris toutes les techniques qui ont été les précurseurs d’Internet. Contrairement à l’école où il était classé parmi les cancres, là il brillait par son assiduité et son sérieux dans les apprentissages du morse. Vous connaissez tous le morse : bip,bip ! Fait de tirets et de « Points ». Muté à St Brieuc, notre fier soldat n’émettait que des "points" vers la Chausserie.

La rencontre avec Mimie:

     "Qui qui s’est dit" ? Deux hypothèses. La première, une histoire de tracteur Renault D22 qui aurait attiré la curiosité de la famille Hérault, de Joseph plus particulièrement ? Hum ! J’ai bien peur que l’attraction (ou le tracteur) ça n’ait pas été le Renault mais la Mimie. Deuxième hypothèse, avec un temps se situant à un stade antérieur. A St Mesmin dans les années 1955-1960, Y'avait un grand curé, nommé Roger Merceron, un bâtisseur roulant en Diane au vrombissement du moteur tout à fait particulier ; Ses mains étaient de véritables battoirs prolongés par des doigts énormes dont on se demandait comment ils arrivaient à n’appuyer que sur une touche d’harmonium à la fois. C’était un actif, on lui doit la restauration de l’église, la création de la salle paroissiale, aidé il est vrai par tous les Point en force de l’âge et disponibles. (Et bien d’autres…) C’est lui qui avait recruté Guy comme enfant de chœur. C’est lui qui en 1954 avec sa Diane m’avait fait découvrir la plaine Luçon et le séminaire des VT. Il était tout cela le père Merceron mais en plus il était le tonton de Joseph. Il aimait venir à la Chausserie. Y'avait de la vie. "Tous tiés gars" et cette petite blondinette sympathique au milieu.(Pour mémoire 5+1+5). O s’est dit que l’avait peut-être passé le tuyau à son grand neveu. Ca y aurait donné une raison supplémentaire de venir tester le D22 ! "Allez savouér". Vérification faite, qui qui s’est passé ? Le curé Merceron a bien donné un coup de pouce à une première rencontre mais l’histoire du tracteur intéressait surtout le frère de Joseph (Michel) qui n’était concerné en rien sentimentalement. Toujours est-il que ça a marché. Les plus jeunes se rappellent des ballades dans les chaintres et chemins creux de la Chausserie. Il en voulait le Joseph au point d’affronter parfois de terribles orages en mobylette. La « beillute »(Mimie) comme l’appelait affectueusement Monsirègne, notre domestique, avait pourtant juré de ne pas se marier. Cependant les choses sérieuses s’enclenchent. Le grand jeune homme vient demander officiellement la main de sa dulcinée.. Papa (pépé Point) demande à toute la marmaille (de Jean Marie à Michel) d’aller « s’égailler » dans les champs.

Joseph et le cheval :

     Il y a quelques années Joseph, tu nous promenais en carriole dans les chemins des Thibaudières. Nous t’avions surpris de temps en temps menant un cheval au galop dans un sulky. Pourtant tes débuts à cheval ne furent pas si glorieux quand tu montais à cru « Coquette » poursuivi par Youki le chien. Le cheval capricieux et allergique aux aboiements s’est rué vers l’écurie, mais la poutre d’entrée était trop basse. Mémé Victorine criait : « lé môrt tio drôle » Eh ben non !La haut elle devait pousser des cris quand tu prennais des bûches avec ton nouveau cheval qui s’appellait vélo. Mais le cheval éait bien ancré chez Joseph: sulky et ballades en charette autour des Thibaudières pour la famille et les amis.

Les saisonniers des Thibaudières:

     A titre personnel qui n’engage que moi et sans passer pour un fayot, je voudrais remercier Joseph au plus profond de mes tripes (de cochon). A la sortie de l’armée, j’errais sans travail. Joseph m'a embauché 3 mois :ce fut mon 1er trimestre de cotisation pour la retraite. Depuis le 1er janvier 2013, grâce à Joseph, la MSA me verse tous les mois 1€03 de retraite après prélèvements des impôts. 3 mois où j'ai gouté à tous les plaisirs: couper les dents et la queue des porcelets, castration de ces petits ( avec le chien à coté qui guettait sa pitance), conduire le verat à la truie ce qui m'a valu quelques plongeons dans le lisier. Mais j'avais déjà fait un 1er séjour aux Thibaudières juste après le mariage de Joseph et Mimie, je devais avoir 9 ans. ça « coursait » dur dans les chemins creux, où nous jouions tous les deux à la puce. Joseph m'avait initié au cor de chasse et encouragé par le tonton Victor, je claironnait "De Gaulle au poteau"l

Aux Thibaudières;Joseph a eu vite fait le tour de la polyculture. Sont-ce les gènes de son tonton curé ? Il s'est fait aussi bâtisseur. Bâtisseur de HLM à cochons. La main d’œuvre chez les petits Point ne manque pas. Michel y a passé plusieurs étés. En 1975, Claude a pris une semaine sur ses congés de chez Heuliez pour remplacer Joseph qui s'était coincé l'échine ( de porc???). Jean Marie y est venu par la suite à plusieurs reprises: il en est reparti avec un super vélo de course orange que Joseph avait troqué pour un plus performant. Bernard en 1976 y a fait ses débuts: "un été de canicule où durant 2 mois , à 15 ans seulement; je montais avec Joseph des murs de parpaings pour construire des porcheries. J'en avais bien bavé. Je me souviens également que c'est là-bas que j'ai eu mes premiers cours d'éducation sexuelle lorsque que l'on emmenait le vérat donner du plaisir aux truies". Quant à Françoise elle y est venue pour tenir compagnie à Annie: "Un souvenir que j'ai gardé : j'ai passé des vacances d'été aux Thibaudières, et le soir, à la fraicheur, je faisais avec Annie des parties de badmington et tonton Joseph venait nous affronter (il ne gagnait pas toujours...) c'était de vraies parties de plaisir et de rigolade".

Joseph, le sportif:

     Quand il est arrivé à la Chausserie, il avait plus une réputation de musicien que de sportif. Nous l'avions découvert un jour de provail défilant avec sa trompette dans la fanfare de St Pierre du Chemin. D'ailleurs quand papa et maman organisaient le pique-nique annuel dans le champ du lottier, rapidement une partie de foot s'organisait , les vieux contre les jeunes. Et à chaque fois Joseph tellement "Z'hérault"au foot était mis d'office devant la table pliante qui servait de but. Mais un grand sportif se cachait en lui. Ses problèmes récurrents de dos l'ont amené sous les conseils de son médecin a enfourché un vélo. Il a fait quelques virées avec René mais surtout avec ses amis; le Tourmalet, l'Aspin et bien d'autres cols n'avaient plus de secrets pour Joseph. Ces dernières années, il avait fait appel à l'assistance électrique pour continuer de se faire plaisir. Quand on a mal au dos il faut faire de la natation,; ben Joseph y a été de sa petite piscine à domicile où il pouvait s'entraîner pour les jeux olympiques du 3ème âge. Autre sport que Joseph a découvert bien après sa jeunesse; le ski. Tous les ans, c'était un motif pour sortir le camping car et se retrouver avec les amis. Dernier sport pratiqué par Joseph, mais devant sa télé, c'était la boxe dont il était un accro. Il en veillait même très tard pour voir les diffusions des matchs au grand dam de Mimie.

Conclusion:

     Joseph,Bâtisseur oui, mais plus que ça,  architecte paysagiste aussi, conseillé probablement par sa secrétaire de direction, Mimie. Résultat ce petit paradis, cet éden... L'étang peuplé de cygnes et de canards, le cabanon lieu de convivialité autour d'un plat de mogettes au  jambon, le jeu de boules sous les ombrages, la prairie ornée de chirons proéminents derrière lesquels se planquent les daims avant d'aller s'ébrouer dans des sprints vertigineux. Ce paradis, Mimie, on aura toujours du plaisir à le retrouver.