Il n'aura pas fêté ses 70 ans! Ce n'était pas un proche, mais nous avions été de sa famille. Il s'est éteint quelques mois avant son anniversaire, le 20 février. C'était notre club de foot à St Mesmin qui a vu beaucoup de "Point" le fréquenter. Revenons en arrière.
Avant la création du club, il y avait déjà une équipe de foot qui s'appelait "le Réveil Sportif St Mesminois"(1937/1939). A cette époque, des noms connus alimentaient l'équipe: les Liboureau, Daguzé, Brillanceau, Imbert, etc. Nous n'avons pas d'écrit de cette période. Le terrain était dans un champ du Père Pasquier, du coté de chez Madeleine actuellement. Le terrain sera transféré route de la Flocellière dans un pré de Mr Berteau de la Parillère.
Il y a eu une seconde période (1942/1946) où le club baptisé par le vicaire, l'abbé Tougeron se nommait la "Bonne Equipe" affilié à la FSF. A cette époque, la famille était représentée par tonton Raymond (pas celui qui bouge ses dents) mais le frère de mémé ( Drapeau). Ceci voudrait dire que les gènes du foot chez les "Point" viendraient de mémé!!! Quel casse-tête! Récemment des jeunes VTT en vadrouille à St Etienne (souvenez-vous d'un article précédent) ont rapporté une photo de la tribune de Geoffroy Guichard, baptisée Henri Point. Chacun se fera son opinion.
En consultant les archives, nous sommes tombés sur quelques écrits anecdotiques qui ont retenu toute l'attention de la rédaction. A une époque, il était fréquent que les licences soient trafiquées: toute une saison André Tocreau a joué sous le nom de Georges Clairin. Les déplacements se faisaient en vélo avec quelquefois un vélo pour deux. Les premiers maillots ont été échangés contre poulets et beurre. René Talon est radié pendant 2 ans pour avoir bouché (avec du papier) le tuyau d'échappement de la voiture de l'arbitre.
La guerre fera que le club sera en sommeil en 1947. La concurrence s'installe avec les fêtes, les bals et le cinéma sans parler des vêpres.
Revenons à l'origine du club créé le 20 janvier 1948 par un certain Henri Thomaré. A ma connaissance, ce devait être un "migrant" (hi!hi!), nous ne retrouvons plus ce nom dans la commune. Les premiers dirigeants n'ont pas eu peur de le baptiser ASM (Association Sportive Mesminoise) alors que déjà un autre club très célèbre baptisé du même nom avait été créé le 24 août 1924, l'Association Sportive de Monaco (ASM). Il n'y a pas eu de plainte de portée pour usurpation d'identité. Le terrain va être déplacé à Fonteneau. Les installations sont sommaires comme le terrain où en début de saison les joueurs slaloment entre les bouses et les taupinières. Côté douches, il y a une annexe chez tante Mimi et tonton Raymond qui s'est recyclé comme dirigeant. Un nouveau terrrain avec des vestiaires dignes de ce nom sera inauguré en début de saison 68/69.
Dans les paragraphes suivants, nous allons aborder longuement la relation du foot avec avec la tribu des "Point" (pour mémoire, nous étions 10 garçons et avions chacun une soeur; un peu de calcul mental pour trouver le total).
Henri au début des années 50 a été le premier gars des villages à rentrer dans le club de foot qui jusque là ne recrutait que chez les "laïcs" du bourg. C'était un excellent défenseur central. A-t-il formé René et Raymond comme arrières latéraux? Les archives n'en font pas mention. Comme N°1 dans la famille, les gènes devaient être plus purs pour qu'il puissse les transmettre à Christophe qui fit carrière dans ce sport.
Jean n'a pas eu la chance des autres. Son activité agricole l'a empèché de pratiquer son sport favori. Dommage, sa carrure imposante en aurait fait certainement un excellent défenseur. Que nenni! Il a su rebondir (pas au basket) mais comme dirigeant actif surtout pour être arbitre de touche le plus impartial du club!!! Jean, dirigeant modèle; j'en suis le témoin. Interne aux Herbiers, il venait me chercher et me ramener le dimanche. Chapeau Jean! Je ne pouvais même pas rembourser les frais kilmométriques ( Y avait pas de prime de match à l'époque!!!).
Pour Joseph, nous avons eu beau retourner les archives dans tous les sens, aucune trace de lui. Il faut dire que le foot n'était pas sa tasse de thé ni son verre de lait, oups! La seule explication plausible serait à chercher du côté de Marie-Thérèse qui devait être beaucoup plus attirante que le foot.
René a du faire une carrière éphémère à St Mesmin: dans les archives nous n'avons retrouvé qu'une seule licence. Quoiqu'il en soit, c'était bien un poste de défenseur latéral qu'il occupait. De quel côté jouait-il? Raymond étant à gauche (n'y voyez aucune allusion à la politique, il était gaucher) René oeuvrait à droite. Sa courte carrière s'explique peut-être par son séjour en Algérie.
André, gagé très jeune dans une ferme, reprend des études sérieuses et religieuses au grand séminaire comme vocation tardive. Vous comprendrez aisément qu'avec une soutane, il n'est pas facile de jouer au foot sinon gardien pour éviter les buts entre les jambes. Mais pourtant, il restait encore des gènes pour en faire un fan inconditionnel des "Canaris" (Nantes pour les ignares en foot-ball).
Mimi, notre soeur à nous 10 n'a pas été gâtée. En 1961, elle épouse Joseph spécialiste de la trompette mais "Z'hérault" en foot. Par contre en vélo, il pourrait bien nous donner des leçons même si à plus de 80 ans il se prend pour Cancellara avec un moteur sous sa selle.
Raymond incontournable défenseur a plus fait sa carrière en réserve et coupe de l'amitié où la 3ème mi-temps comptait plus que les 2 premières. Pouzauges l'a accueilli comme dirigeant. La rumeur court qu'il serait même l'agent d'un petit neveu pour qu'il signe à Pouzauges.
Pour Guy également, la religion a été étroitement mêlée au foot. Enfermé au grand séminaire de Luçon, il n'avait pas le droit de sortir le week-end. Les grands moyens sont bons pour assouvir sa passion: il fait le mur pour s'engouffrer dans la DS de Dédé Guitton qui le ramenait pour les matchs. Les supérieurs religieux ne devaient pas lire la page/sport dans le Ouest-France du lundi où Guy était régulièrement cité comme buteur.
Michel était le N° 10 de l'équipe comme un certain autre Michel P.( la comparaison n'est pas prétentieuse et pourtant ce sont les mêmes initiales). Tous les observateurs diront que c'était le meilleur, un excellent technicien sachant garder le ballon et le distribuer avec précision. Coureur infatigable, il aurait pu faire carrière à un plus haut niveau. Les recruteurs des grands clubs ne savaient pas où se trouvait St Mesmin.
Robert, beaucoup moins doué que les 2 précédents, compensait ses insuffisances techniques par une force décuplée sur les touches qui arrivaient directement au point de pénalty, voir plus loin si le terrain n'était pas aux normes. De nombreux buts ont été marqués grâce à ses lancers incroyables. Sa maladresse dans les tirs pouvaient s'expliquer par des chaussures trop cirées par sa mère!!
Il restait encore quelques gènes pour Claude, le petit dernier. Moins physique que certains de ses frères au même poste de défenseur, il compensait par sa vivacité. Attiré par les sirènes de Mauléon, il déçut rapidement ses nouveaux dirigeants en se faisant expulser dès le 1er match. La rumeur court qu'il fut un des fondateurs du syndicat des joueurs de foot.
Eh, oui le foot a marqué toute notre génération, celle des ARTT. A l'époque, c'était la seule activité sportive à St Mesmin, le dimanche après-les vêpres. La buvette était un lieu de rassemblement même pour les non-footeux; Je me souviens y avoir souvent croisé Pelain (frère de pépé) qui y allait de ses commentaires pas toujours appropriés. Je viens de citer pépé, il n'est venu qu'une seule fois voir un match. C'était pour un match de 1/4 de finale en Coupe de Vendée contre la Roche sur Yon qui jouait en CFA à l'époque, match perdu 5 à 3 dans les années 66/67.
Après ce long retour sur le passé, je reviens à une actualité plus récente développée dans le titre. Le club de de ST Mesmin a été dissout pour une fusion avec Pouzauges le 1er juillet 2017 qui a pris le nom PBFC (Pouzauges Bocage Football Club). Que s'est-il passé? Vous avez pu constaté qu'il n'y avait pas que le foot comme sport à St Mesmin. Il suffit d'aller consulter le site de St Mesmin sur le web, vous comprendrez. Il y a 8 autres associations sportives: la randonnée, le basket, le tennis, le tennis de table, la gymnastique, la pétanque, les fléchettes sans oublier le palet. Il paraît que c'est dans cette dernière discipline que brille notre neveu Didier; il a obtenu le titre très convoité de champion de France. Stade 2 n'en a jamais parlé, heureusement qu'il y a "le Point à Ligne" pour mettre en valeur ce grand champion local.
La rédaction voudrait justement salué ce champion local. Grâce à Didier, nous avons pu avoir accès aux archives et photos du club qui vient de s'éteindre. Qu'il en soit remercié: la rédaction ne manquera pas de lui offrir quelques caramels mous au beurre demi-sel au prochain rassemblement ( même si pour sa compétition, il s'est mis au régime!!!).
Des copies de licences accompagnent ce texte. Nous sommes désolés. Pour Henri nous n'avons trouvé aucune trace de sa licence: il y a peut-être un lien avec ce qui est raconté un peu plus haut dans les anecdotes!!!!!
Derniers commentaires
03.02 | 08:14
Quel bel hommage à nos parents !
Merci les tontons, tata.
Et merci encore à tous pour votre soutien lors du départ de maman.
Je vous embrasse